C’est l’histoire de Mahfoud et Rabiaâ, un vieux couple marié depuis 40 ans. Sans histoires et sans enfants, ils vivent paisiblement quelque part dans la banlieue d’Alger. Il y a quelques jours, Mahfoud et Rabiaâ ont fait l’acquisition d’un mouton pour l’aid. Un petit agneau tout doux d’à-peine 6 mois auquel le couple va vite s’attacher. Ils le baptisent Redouan du nom de l’enfant qu’ils auraient aimé avoir et qu’ils n’ont jamais eu. Ainsi, au fil des jours l’agneau devient un membre à part entière de la famille.
« baaâ, baaâ » un appel au secours
Mais l’aid approchant le mouton montre de grave signes de dépression. Il ne mange plus à table avec Mahfoud et Rabiaa et refuse de sortir de sa chambre où il reste cloîtré à écouter en sanglotant les bêlements joyeux de ses congénères accompagnés de petits enfants. « Il a perdu 10 kg en 3 jours, il est devenu si triste. C’était inquiétant nous avions peur pour lui » nous confie Mahfoud. « Quand je lui ai demandé ce qui le chagrinait tant, Redouan m’a répondu ‘baaaaâ, baaaaâ’. Ce qui veut à peu près dire ‘je veux un enfant pour l’aid’ » assure-t-il. Le couple décide d’un commun accord d’adopter en urgence un enfant pour sortir leur petit mouton chéri de la dépression.
Aussi, Mahfoud et Rabiaa, ont-ils formulé le souhait d’adopter un petit garçon en se rapprochant d’un orphelinat près de Birkhadem. Ils ont déposé une demande il y a quelques jours dans l’espoir de se voir confier un enfant avant l’arrivée de l’aid. « Le temps nous presse. L’aid est prévu pour le 12 septembre, et la procédure est trop lente. L’état de santé de Redouan se détériore de jour en jour, nous sommes inquiets pour lui » s’explique Rabiaâ. La direction de l’orphelinat s’est dite prête répondre favorablement à la demande du couple si ce dernier garantit que l’enfant ne sera pas sacrifier à la place du mouton le jour de l’aid. Affaire à suivre…