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La bataille pour reprendre Raqa au groupe Etat islamique (EI) est dans sa « phase finale », a annoncé dimanche une alliance arabo-kurde soutenue par les États-Unis, alors que des djihadistes étrangers ont quitté cet ancien bastion syrien de l’EI à la faveur d’un accord.
Ex place forte de l’organisation extrémiste sunnite en Syrie et symbole de ses atrocités, Raqa est contrôlée à 90% par les Forces démocratiques syrienne (FDS), une alliance de combattants arabes et kurdes, qui y sont entrées en juin après des mois de combats acharnés.
« Nous sommes désormais dans la phase finale de la bataille de Raqa », a affirmé à l’AFP Jihan Cheikh Ahmed, porte-parole des FDS pour l’opération de Raqa.
L’alliance a affirmé dans un communiqué que cette ultime étape « mettrait fin » à la présence des combattants djihadistes dans la ville. « La bataille (…) va se poursuivre jusqu’à ce que toute la ville soit nettoyée des terroristes qui refusent de se rendre, y compris les étrangers », a-t-elle assuré dans un communiqué.
Cette annonce intervient après un accord dévoilé samedi par des responsables locaux pour évacuer les djihadistes de l’EI de Raqa. Un haut responsable avait déclaré à l’AFP que des combattants syriens et étrangers de l’EI quitteraient la ville, possiblement pour rejoindre des territoires de la province voisine de Deir Ezzor toujours aux mains de l’EI.
– ‘Se battre ou se rendre’ –
Ce responsable a confirmé dimanche le départ d’un groupe de combattants. « Une partie des combattants étrangers a quitté » la ville, a déclaré Omar Allouche, membre du Conseil civil de Raqa, sans préciser leur nombre ou leur destination.
Le flou demeure sur les détails du texte. La coalition internationale emmenée par Washington, qui soutient les combattants antijihadistes engagés dans la bataille, avait bien annoncé samedi le départ d’un « convoi » de Raqa sans évoquer le sort des djihadistes syriens. Mais elle avait assuré que les combattants étrangers seraient exclus de l’accord.
Dimanche, le porte-parole de la coalition, le colonel Ryan Dillon, a dit ne pouvoir confirmer aucun détail sur le départ des combattants de l’EI.
Il a en revanche réitéré l’opposition de la coalition au départ des combattants étrangers, assurant que cette position avait été formulée devant les responsables locaux.
« Nous sommes déterminés à ne pas permettre aux combattants étrangers de quitter la ville », a-t-il déclaré à l’AFP. « Notre position était la suivante: soit ils restent se battre, soit ils se rendent sans condition. »
« La dernière chose que nous voulons, c’est que les combattants étrangers soient libérés afin qu’ils puissent retourner dans leur pays d’origine et causer plus de terreur », a-t-il expliqué.
« Il s’agit d’une solution locale, a toutefois estimé M. Dillon. Bien que nous ne soyons pas toujours d’accord avec nos partenaires, nous devons respecter leurs solutions à leurs problèmes. »
– Plus aucun civil à Raqqa hormis les proches de djihadistes –
Il ne reste plus de civil à Raqqa hormis des familles de combattants du groupe armé État islamique (EI), a par ailleurs indiqué dimanche à l’AFP un porte-parole des forces soutenues par Washington, sur le point de reprendre le contrôle de cet ancien bastion djihadiste en Syrie.
«Plus de 3000 civils ont fui (Raqqa) samedi soir en vertu d’un accord et ont rejoint des zones contrôlées par les Forces démocratiques syriennes (FDS)» -l’alliance de combattants arabo-kurdes soutenue par les États-Unis-, a déclaré Talal Sello, un de leurs porte-parole.
«Il n’y a désormais plus de civils pris au piège comme bouclier humain. (…) Il reste seulement 250 à 300 terroristes étrangers qui ont refusé l’accord et ont décidé de se battre jusqu’au bout, (…) et des proches de certains de ces combattants», a-t-il ajouté.
M. Sello a encore affirmé que 275 djihadistes syriens et leurs familles s’étaient en revanche rendus aux FDS, en vertu de l’accord d’évacuation négocié avec le Conseil civil de Raqqa.
Ce conseil est une administration locale mise en place par les combattants antidjihadistes kurdes et arabes des Forces démocratiques syriennes (FDS) engagées à Raqqa.
Sur le sort réservé aux djihadistes syriens, M. Sello a précisé qu’un communiqué serait diffusé ultérieurement.
Ancienne place forte de l’organisation extrémiste sunnite en Syrie et symbole de ses atrocités, Raqqa est contrôlée à 90% par les FDS, qui y sont entrées en juin après des mois de combats acharnés.
Les FDS avaient entamé en novembre 2016 leur opération pour reprendre Raqa, capturée par l’EI en 2014 lors de sa percée fulgurante en Syrie et en Irak. La ville était devenue le symbole des pires atrocités commises par l’organisation jihadiste, qui y aurait planifié les attentats ayant frappé l’Europe ces dernières années.
La perte de Raqa constituerait un nouveau revers de taille pour l’EI, qui a perdu ces derniers mois de larges parties du territoire dont il s’était emparé, notamment Mossoul, son grand bastion en Irak.
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