Djamel Ould Abbes, est désormais ex-secrétaire général du Front de libération Nationale (FLN). Il est démissionnaire, selon des sources se disant bien informées. Il serait poussé vers la porte de la sortie, par le président de la république Abdelaziz Bouteflika, suite à ses déclarations à propos du bras de fer entre Tayeb Louh et Ahmed Ouyahia, dans lesquelles il a soutenu le premier ministre.
La démission de Djamel Ould Abbes serait liée à ses déclarations soutenant le premier ministre Ahmed Ouyahia, après les attaques de Tayeb Louh, ministre de la justice, garde des sceaux.
Djamel Ould Abbes serait soupçonné par la présidence de soutien direct à Ahmed Ouyahia pour l’élection présidentielle de 2019. «Le flou qui plane sur la candidature de Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat, aurait poussé les apparatchiks du système à prévoir un plan B» rajoute les mêmes sources.
C’est l’actuel président de l’APN, Mouad Bouchareb, qui dirigerait le directoire assurant la présidence du parti jusqu’au congrès, selon la même source.
Djamel Ould Abbès a démissionné “pour mettre fin à une crise interne” au parti, indique de manière sibylline la chaine qui est au cœur du jeu politico-médiatique qui se déroule au sein du pouvoir à quelques mois de la présidentielles.
Ennahar TV rajoute par ailleurs, citant une source interne au parti, que Djamel Ould Abbès a déposé une demande de congé médical de longue durée, “après avoir subi un malaise cardiaque”.
L’agence de presse officielle, APS, évoque également “des soucis de santé”.
Djamel Ould Abbès, qui s’est distingué, en tant que Secrétaire général du parti, par des déclarations jugées “comiques” et qui lui valent des moqueries sur les réseaux sociaux, avait remplacé Amar Saïdani à la tête du FLN le 22 octobre 2016.
Ce dernier avait présenté sa démission “surprise” après avoir été le fer de lance médiatique du clan présidentiel contre le général Toufik.
Djamel Ould Abbès, qui a exprimé avec un excès confinant à la caricature sa vénération pour le président Bouteflika, le qualifiant de “miracle de siècle” et de “lion”, ne fera sans doute pas partie de l’attelage de la présidentielle.
Sa dernière “victoire” contre l’ancien président de l’APN , Saïd Bouhadja, déchu par les députés de la coalition présidentielle est donc sans lendemain. Après avoir «“dégagé” Bouhadja, c’est au tour de Ould Abbès de “dégager”. Un événement sans lisibilité de plus à quelques mois de la présidentielle.
Les attaques de Tayeb Louh, ministre de la Justice, garde des Sceaux, contre le secrétaire général du RND et Premier ministre, Ahmed Ouyahia, continuent de susciter la polémique et des interrogations et lectures sur les raisons de cette violente charge. Face à cette guéguerre faite d’attaque et de contre-attaque, le FLN se démarque de Louh, sans toutefois le dénoncer clairement, même s’il réaffirme son soutien à Ahmed Ouyahia.
Djamel Ould Abbes, secrétaire général du FLN, prend ses distances avec Louh, en effet, dans son conflit avec Ouyahia. Contacté hier, M. Ould Abbes a estimé que les attaques de Tayeb Louh contre Ahmed Ouyahia “n’engagent en rien” le FLN, précisant qu’il (Louh) “agit en tant que ministre et non comme militant du FLN”. Djamel Ould Abbes a assuré, à ce propos, que le FLN “ne l’a pas délégué” pour “s’attaquer à Ouyahia” au nom du parti. Tout en soulignant que le FLN “est respectueux des positions et décisions de l’État”, il a rappelé que “le gouvernement est nommé par le président de la République, lequel est également le président du FLN”.
Interrogé à propos de la “discipline” qui devrait être le maître-mot au sein de l’Exécutif, alors même qu’un ministre du FLN vient de déroger à cette règle, le secrétaire général du FLN a estimé que son parti “n’est pas habilité à évaluer un gouvernement en dehors du président de la République”, indiquant que son parti soutient le Premier ministre et qu’il a “une confiance totale en Ahmed Ouyahia”. “En résumé, le FLN n’est pas du tout concerné par cette histoire, nous sommes concentrés sur les élections sénatoriales à travers la tenue des assemblées générales dans les wilayas pour désigner nos candidats”, a encore ajouté Ould Abbes, écartant la possibilité que cet “assaut” de Tayeb Louh contre Ahmed Ouyahia pourrait affecter le travail de la “coalition de soutien à Abdelaziz Bouteflika”, créée par le FLN, le RND, TAJ et le MPA, il y a à peine quelques jours. D’autant plus que cette coalition a été mise sur pied une journée seulement avant la violente charge de Louh contre Ouyahia à partir d’Oran où il effectuait une visite ministérielle. “La coalition est un conglomérat politique de quatre formations qui soutiennent le Président, donc rien ne pourra saborder cet espace de débat d’alliance entre ces formations”, a-t-il dit à ce propos. Pour rappel, c’est à partir d’Oran, où il s’était rendu la semaine passée, que Tayeb Louh a ouvert le feu sur Ahmed Ouyahia, rappelant l’épisode de l’emprisonnement des cadres dans les années 90 qu’il endosse à l’actuel Premier ministre.
Non satisfait de cette charge, Louh avait poussé le bouchon un peu loin en accusant Ahmed Ouyahia d’avoir prévu des taxes sur les documents biométriques, que le chef de l’État a supprimées.
Le lendemain, c’est le RND qui répondit via un communiqué de “rappel des faits”, avant qu’Ahmed Ouyahia ne demande aux militants de son parti d’“éviter” toute guéguerre avec les formations de la coalition présidentielle. Un des responsables du RND a même déclaré à la presse que Tayeb Louh a demandé des excuses à Ouyahia, mais c’était sans compter sur la prompte réaction du ministre de la Justice qui a démenti, réitérant encore une fois ses attaques contre Ouyahia.